Le coeur cousu
Publié le 30 Septembre 2013
Le Cœur cousu de Carole Martinez
Résumé :
Dans un village du sud de l'Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse... Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s'initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés. Mais ce talent lui donne vite une réputation de magicienne, ou de sorcière. Jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs, elle est condamnée à l'errance à travers une Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle traîne avec elle sa caravane d'enfants, eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels.
Carole Martinez construit son roman en forme de conte : les scènes, cruelles ou cocasses, témoignent du bonheur d'imaginer. Le merveilleux ici n'est jamais forcé : il s'inscrit naturellement dans le cycle de la vie.
Mon avis :
Je viens de terminer ce roman et j’ai du mal à décrire ce que je peux ressentir, mais je vais essayer. Cette histoire est magnifique, magique. J’ai trouvé quelques longueurs, que j’avoue avoir lues parfois en diagonales (notamment la partie sur la révolution). Cependant, l’histoire est unique, voire irréelle, je dirais presque aérienne. Frasquita nous enchaîne dès les premières lignes, elle nous lie par un fil à son histoire. Comme elle, j’ai attendu de savoir ce que contenait cette mystérieuse boîte. Sa vie de femme se déroule sous nos yeux ébahis ensuite, l’amenant à croiser des personnages tendres, comme Lucia, ou plus cruels comme Eugenio. Ses enfants ont tous un « don » ou un « maléfice ». Chacun l’exploitera à sa façon. Il n’est pas difficile de comprendre ce que contient la boîte d’Anita, mais la magie opère quand même.
Je me suis attachée à cette femme et à ses enfants. J’ai eu de la compassion pour son mari, puis une incompréhension totale, qui est devenue presque une aversion. J’ai aimé l’homme de l’oliveraie, cet homme décousu que Frasquita a reprisé.
Frasquita m’a émue, même si je suis restée parfois interdite devant son comportement. Anita remporte tous mes suffrages, ainsi que son mari, qui a su attendre, qui a respecté le souhait de sa bien aimée. J’ai eu pitié de la pauvre Angela et de son destin. Clara m’a semblé trop lointaine et trop solaire pour que je m’y attache, même si j’ai tremblé pour elle. Martirio m’a semblée plus humaine et vivante sur la fin du récit. Je l’ai vraiment apprécié à ce moment là. Pedro, le seul et unique garçon de Frasquita, a lui un don pour le dessin, ce don qui fera sa perte.
Ce roman m’a énormément plue et je le recommande.
A lire si vous aimez : la magie, les contes, la féerie, l’inattendu, le merveilleux.
Bonne lecture.