L'affaire de l'esclave Furcy

Publié le 20 Septembre 2013

L'affaire de l'esclave Furcy

L’affaire de l’esclave Furcy de Mohammed Aïssaoui

 

 

Résumé : L'affaire de l'esclave Furcy

Le 16 mars 2005, les archives concernant « L'affaire de l'esclave Furcy » étaient mises aux enchères, à l'hôtel Drouot. Elles relataient le plus long procès jamais intenté par un esclave à son maître, trente ans avant l'abolition de 1848. Cette centaine de documents - des lettres manuscrites, des comptes rendus d'audience, des plaidoiries - illustrait une période cruciale de l'Histoire.

Les archives révélaient un récit extraordinaire : celui de Furcy, un esclave âgé de trente et un ans, qui, un jour d'octobre 1817, dans l'île de la Réunion que l'on appelle alors île Bourbon, décida de se rendre au tribunal d'instance de Saint-Denis pour exiger sa liberté.

Après de multiples rebondissements, ce procès, qui a duré vingt-sept ans, a trouvé son dénouement le samedi 23 décembre 1843, à Paris.

Malgré un dossier volumineux, et des années de procédures, on ne sait presque rien de Furcy, il n'a laissé aucune trace, ou si peu. J'ai éprouvé le désir - le désir fort, impérieux - de le retrouver et de le comprendre. De l'imaginer aussi.

 

Mon avis :

Ce livre se lit vite, moins de 200 pages. J’en ressors avec un avis mitigé. Si l’histoire m’a plu, car inédite et rare, le style m’a quelque peu déconcertée. En effet, l’auteur mêle l’histoire de Furcy et sa propre quête de renseignements sur ce personnage. Il nous raconte s’être promené dans les rues, que Furcy avait fréquentées, comment il a retrouvé des écrits de Furcy. Si cela peut plaire à certains, et je comprends tout à fait la démarche de l’auteur, personnellement j’ai toujours un peu de mal à adhérer à cette forme narrative. C’est le seul bémol que je donnerais à ce livre, d’autant que ces « apartés » sont peu nombreux et n’alourdissent pas le texte, mais j’avoue que parfois, je les ai survolés.

Maintenant les points positifs. J’ai beaucoup aimé l’histoire qui nous raconte une période que je connais mal, le début du 19ème siècle. De plus, un « esclave » qui assigne son maître en justice, c’est très peu courant. On suit le combat d’un homme qui se bat pour retrouver sa liberté, aidés par des personnages exceptionnels, comme Boucher le procureur.

Pourtant on ne sait pratiquement rien de Furcy, rien de ce qu’il peut penser, ressentir. L’auteur ne fait que supposer. C’est un peu frustrant parfois, j’aurais presque aimé que cela soit un peu plus romancé. Peut-être l’auteur a-t-il craint d’aller trop loin en imaginant les pensées et impressions de son personnage ? Ceci fait que Furcy nous apparait toujours lointain, même si c’est lui le personnage central, lui le plus important. L’auteur s’explique quand même en nous apprenant que les archives concernant des renseignements personnels sur Furcy ont été difficiles voire impossibles à trouver.

L’issue du procès reste incertaine tout au long de l’histoire, le dénouement n’en est que plus percutant et profond.

Ce livre m’a fait vibrer et frissonner. Oui, je n’ai pas honte de dire que j’ai frissonné (pas d’angoisse comme dans un thriller). Je ne vais pas trop en révéler, mais juste dire que c’est une plaidoirie qui m’a fait cet effet et ce passage est un pur bonheur de lecture.

 

En fait, je vous le conseille vivement, car il m’a laissé un beau souvenir et les points faibles que j’ai pu relever (de mon point de vue) sont insignifiants.

 

Bonne lecture. 

 

 

Publié dans #Historique

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