La papesse Jeanne
Publié le 12 Juillet 2013
La Papesse Jeanne de Donna Cross
Résumé: Comment, au IXe siècle, une femme a-t-elle pu se faire élire pape sans que personne ne soupçonne son véritable sexe ? La papesse Jeanne a vraiment existé, et son nom figure dans les registres du Vatican.
C'est son surprenant destin, plein d'aventures extraordinaires, d'intrigues et d'amours, que retrace cet étonnant roman, fondé sur des données historiques indiscutables. Née en France en 814, d'un père sévère et rigide, Jeanne est révoltée contre les préjugés et les interdits qui pèsent sur son sexe. Elle apprend à lire et à écrire en cachette, et parvient à se faire admettre à l'école de Dorstadt grâce à ses connaissances en latin et en grec. Ne pouvant loger à l'école avec les garçons, elle habite chez son tuteur, Gerold, et l'épouse de celui-ci, dame Richild.
Mais Gerold et Jeanne tombent amoureux l'un de l'autre… Ainsi, commence l'étonnant et authentique destin de celle qui parviendra à s'introduire au Vatican pour soigner le pape malade, et finira par se faire élire sur le trône de Saint Pierre sans que personne découvre son véritable sexe. Jusqu'à ce qu'un événement inattendu vienne tout bouleverser…
Mon avis:
Que la papesse Jeanne ait existé ou pas, cette histoire nous transporte au temps de Charlemagne, et de ses descendants.
C'est surtout l'histoire d'une femme, en marge, une femme qui se révolte contre les préjugés attachés à son sexe. Intelligente, elle sera l'élève d'un professeur grec, contre l'avis de son père. Parce qu'elle croit avoir perdu l'amour de sa vie, elle se travestit en homme et découvre un monde qu'on lui refusait lorsqu'elle était femme. Grâce à son intelligence et à ses connaissances en médecine, elle va s'éléver au-dessus des autres. C'est une belle histoire que je viens de terminer, les rebondissements et les intrigues sont présents. L'écriture est fluide, agréable. Tout est fait pour nous donner envie de lire.
Les personnages sont diversement attachants. Le père de Jeanne, homme sombre et intransigeant. J'ai eu beaucoup de mal à cerner cet homme, un prêtre mais avec un mauvais fond, ou alors vraiment aveugle.
La mère de Jeanne, une Barbare, qui n'a embrassé la foi catholique que pour échapper à la mort. C'est un personnage touchant, qui m'a beaucoup émue.
Jeanne a un caractère fort, totalement déphasé avec son époque. Une vraie féministe avant l'heure. Une femme intelligente, douée, très fine, dotée aussi d'une grande bonté.
Gérold est peut-être le personnage que j'ai préféré. Il est terriblement touchant, juste, blessé, parfois indécis. Je crois que c'est LE personnage fort du roman (même si Jeanne en est l'héroïne).
L'histoire se passe d'abord en terre franque, qui subit les guerres de succession entre les héritiers du trône, qui essuie les attaques normandes, entre la famine, la peur de Dieu, la corruption ou la débauche des représentants de Dieu.
Puis nous arrivons à Rome, grouillante, sale et puante. Rome où se jouent diverses intrigues politiques pour prendre le trône de Saint Pierre, pour salir la réputation du pape. La débauche des représentants du clergé, les orgies sont plus présentes qu'ailleurs.
Jeanne arrivera à Rome et se hissera jusqu'à la place de médecin du pape. Elle devra déjouer les complots, avec finesse.
La fin est arrivée presque trop vite à mon goût, même s'il y avait des longueurs. Jeanne est vraiment un personnage à part. Même si cela reste de la fiction, il y a un fond de vérité et les aspects de la vie à cette époque sont bien expliqués.
Bonne lecture.