La rebelle
Publié le 22 Août 2013
La rebelle de Valeria Montaldi
Résumé :
Sous le règne de saint Louis, Caterina exerce la médecine à Paris, à l'Hôtel-Dieu, malgré l'hostilité de ceux qui l'entourent. Libre, devenue enceinte, elle découvre trop tard que son amant est déjà marié, et elle décide alors d'assumer seule son destin. C'est l'époque où la dissection des cadavres, interdite par l'Église, se fait en cachette. Mais le groupe auquel elle appartient est dénoncé et ses confrères masculins décident lâchement de lui faire porter l'entière responsabilité du délit. Abandonnée par tous, Caterina parvient à s'enfuir en Italie où, plus passionnée que jamais par son métier qu'elle reprend à l'hôpital, elle lutte jusqu'au bout de ses forces contre la jalousie et la misogynie de ses confrères.
C'est une vie extraordinaire qu'évoque ce magnifique roman de Valeria Montaldi qui s'est fondée sur des documents authentiques. Car, contrairement à ce qu'on croit, il y eut bel et bien des femmes médecins au Moyen Age !
Mon avis :
Voilà un roman historique fort bien documenté et très agréable à lire. J’aime beaucoup le parallèle entre Paris et Milan du Moyen Age.
Les personnages :
Caterina est une jeune femme de 29 ans, belle et talentueuse. Elle exerce comme médecin à Paris. Elle a une clientèle renommée, obtenue grâce au soutien de son amant Rolando, médecin lui aussi. Même si elle est le personnage principal, on sait finalement peu de choses sur elle. On apprend à la découvrir, mais avec une certaine pudeur, comme si l’auteur ne voulait pas nous en dire trop. Il est de même pour Matthew.
On rencontre Matthew au milieu du roman, pourtant il est aussi un personnage central. Ancien moine, précepteur de grammaire, il aide Caterina à s’intégrer à sa nouvelle vie.
Marco est un tailleur milanais. Il est le plus doué dans sa ville. Il est en relation avec des nobles de la cour de France. Ses collègues le jalousent pour cela. Marco a plusieurs secrets qu’il doit cacher, sinon sa réputation serait fichue. Il s’agit peut-être du personnage sur lequel on en apprend le plus.
Francesco est un barbier chirurgien milanais. Il aide le prieur de la ville à ouvrir un dispensaire pour les pauvres et accepte de travailler bénévolement. L’arrivée de Caterina, médecin, va tout changer, plus qu’il ne le croit.
D’autres personnages gravitent dans ce roman. Ils ont tous une certaine importance, si bien que je n’ai pas réussi à en connaître bien un seul. Ils ont tous une personnalité bien particulière, certains sont attachants, d’autres détestables. Néanmoins, je trouve dommage que certaines zones floues demeurent. C’est du moins mon sentiment.
L’histoire est bien rythmée, l’écriture est fluide. L’auteure alterne entre Paris et Milan, mais le lecteur n’est jamais perdu. Le vocabulaire est recherché. C’est assez intéressant de constater les différents remèdes utilisés, comme par exemple de la bouse de vache et de l’urine d’enfant. De même, le lecteur en apprend également sur le métier de tailleur.
Personnellement, ce roman m’a énormément plu. J’ai beaucoup aimé partager le quotidien de ces personnages, même si j’aurais souhaité en savoir plus sur eux. Je ne sais pas si une suite est prévue, cependant si c’est le cas, je serai ravie de la lire.
A la fin, l’auteure donne ses sources et précise ce qui vient de son imagination ou ce qui est historiquement averé.
Bonne lecture.